Ne basculons pas dans l’irréversibilité !

Que ceci fusse délibéré ou non, un oui le 24 novembre lancerait un processus hasardeux et irréversible, notamment pour les raisons suivantes :

1. La question posée, « Voulez-vous que le Conseil-exécutif engage un processus tendant à la création d’un nouveau canton …? », indique clairement qu’il ne s’agit pas d’étudier des variantes qui n’engagent à rien mais bien de créer un nouveau canton qui implique une séparation définitive du Jura bernois d’avec Berne. Prétendre le contraire relève de la stratégie gradualiste des séparatistes qui vise à faire basculer presque insensiblement dans l’irréversible unification de deux entités que l’histoire a davantage distinguées que rapprochées.

2. En totale contradiction avec l’affirmation fallacieuse d’un « oui juste pour voir », le vote communaliste impose aux communes de choisir leur appartenance cantonale  dans les deux ans qui suivent le 24.11. En cas de oui, cela exclurait d’entrée du processus de définition d’un nouveau canton toutes les communes qui choisiraient de demeurer dans le canton de Berne. Ces dernières ne seraient pas prises en compte pour former une Constituante. Seules prendraient part au processus les communes majoritairement favorables au canton unifié. Une porte ouverte, que dis-je, un boulevard pour la création d’un nouveau canton unifié par voie d’absorption !!!

3. L’art. 10 de la Déclaration d’intention de 2012 précise qu’en cas de double oui lors du 1er vote, une Constituante élaborera une constitution qui sera soumise « à l’approbation de la population concernée. » Ici, le recours au singulier « la population » est aussi révélateur de l’habileté des négociateurs jurassiens que dangereux pour le Jura bernois. Il contredit le schéma sans valeur juridique du gouvernement bernois selon lequel et le canton du Jura et le Jura bernois devraient accepter la nouvelle constitution pour qu’elle entre en vigueur. L’ambiguïté totale autour de cette problématique doit, plus encore que d’autres motifs, inciter tous les Jurassiens bernois qui ne veulent pas d’une unification avec le canton du Jura à voter résolument non le 24 novembre prochain, cela d’autant plus que le gouvernement jurassien n’a jamais pris d’engagement écrit quant à un vote séparé sur une éventuelle nouvelle constitution.